Tant désiré, il est arrivé !
De l'appréhension OUI !
Du Bonheur Oui.
"Pin Up : femme dont on accroche la représentation photographique ou artistique dans une pose attirante ou "sexy", d'où l'expression anglaise de "pin-up girl" qui pourrait se traduire en français par "jeune fille épinglée au mur". Depuis leur apparition au début du XXème siècle, les pin-up sont restées un symbole du charme et de l'érotisme régulièrement remis au goût du jour.
Synonyme : beauté."
Pin-Up est le terme que je trouve le plus approprié et le plus collant au personnage qu'elle se donne sur les photos de l'album (est-ce un hasard si elle choisie d'incarner Marilyn Monroe pour le premier clip de son album ?).
Tout en suggestion mais jamais la ligne de la provocation et du vulgaire n'est franchie. Classe !
Le teint blanc, la bouche rouge & les yeux charbonneux, la gourmandise...
Alors OUI l'appréhension me prend avant d'insérer le CD dans ma chaine Hifi (eh oui cet appareil en voie de disparition existe encore dans certains foyers). Le niveau du précédent album était déjà si élevé. J'ai aimé suivre cette Fille de l'Après-Midi, me perdre et me creuser la tête dans ces jeux de mots alambiqués, écouter plusieurs fois la même chanson en ayant l'impression d'y découvrir un sens différent à chaque fois.
Et si j'étais déçue de ce nouvel opus ?
Insérer l'album dans le lecteur à 2H56. La nuit tout est différent. J'ai cette impression d'être seule, silence, noir, calme. Tout le monde dort, dans cette maison familiale au fin fond de la campagne, coincée entre un champ ne pouvant en distinguer même la fin et cette ferme presque en ruine où vit ce vieux Monsieur (où jadis la vie vivait). L'impression que le monde m'appartient. J'appuie sur Play et m'envole pour ce voyage....
Une plage, à des milliers de kilomètres de ma terre, le soleil couchant. Le monde arrivant, profitant de la fraicheur de ce début de soirée, après une journée chaudement épuisante. Des transats, abimés par le poids des années, des fesses installées pour tenter d'oublier. Un verre à la main (alcool quand tu me tiens, quand tu me montes à la tête, toi, que j'ai si peu l'habitude de consommer), les pieds en éventail posés sur ces tonneaux en guise de tables. La mer va. S'enfuie vers cet ailleurs d'où elle reviendra.
Sur le sable encore mouillé, des corps chaloupés, dansants, s'unissants. Du fond, les sons d'Amuse-Bouches nous parviennent (et pourquoi pas "Amuses-Bouche" ? Ne peut-on désirer et envier à jamais les mêmes lèvres ?), la première piste est passée et le ton est donné.
La suite s'enchaine à la perfection, ça coule d'envies, de désir qui nous prend, là, qui monte en nous, nous rend méconnaissable. Et Lui ? Veut-Il ?
On se laisse de nouveau surprendre par le bruit des vagues sur "Mes Bas", s'interroge sur le début (me semble-t-il connu) du "Pique Nique sur la Lune" et l'évidence fut. Non cette époque n'est pas la sienne, comme nous le prouve cette "Fille qui fait Tchic Ti Tchic". Elle se love à la perfection dans ce gant Gainsbourien que l'on penserait tissé pour Elle. Si les époques fusionnaient, je suis presque persuadée qu'il en aurait fait sa muse.
Continuons notre lancée avec la montée d'un escalier entrainant (je me plais à imaginer les interprétations scéniques) & enchainons sans ménagement avec une Garce Carbonique dont la mélodie du refrain est semblable à celle d'une berceuse (que je me vois chanter au coucher à mes enfants ... quand enfants il y a aura ... quand père il y aura ... quand relation durable il y aura ... quand Homme fidèle il y aura ... Excusez-moi je m'égare).
(Très imprégnée du précédent album tant de fois écouté, je trouve une ressemblance frappante entre le début de "Ta Maladie" et "L'infernale").
Au détour d'une rime nous y voilà enfin "Je veux sa place dans ta vie" & si cette femme se montrant joueuse et espiègle n'était en fait qu'une âme en mal d'Amour ? A la recherche de Celui qui la ferra tant vibrer qu'Elle n'aura plus à tester l'ailleurs ?
La recherche de l'Amour, de l'essence, de Vie ... de l'Indispensable.
Oui "Amuse-Bouches" parle de sexe mais en finesse avec classe et volupté. D'une femme qui, sur le fil, en talons aiguilles, avance d'un pas, recule de deux puis, sans nous prévenir, fait un bond en avant. Elle inverse les rôles et joue avec la gente masculine comme eux l'ont fait tant de fois auparavant avec nous (sauf qu'Elle, Elle n'a aucune arrière pensée mis à part peut-être celui de trouver L'HOMME !).
L'envie de reprendre une phrase écrite par Gilles Verlant me prend : "D'une fille qui, au bord du précipice, n'hésite pas à sauter, parce qu'elle devine qu'au lieu de tomber, elle va s'envoler". D'album en album le plongeon est de plus en plus haut mais l'envolée si spéctaculaire. Et si Être Soi était la meilleure des recettes . Oser te va si bien...
PS : Message personnel à Mlle Frégé : "Ma Bouche" en deuxième single serait un choix exquis ;-)